27 janvier 2016 17:00 – Witloof Bar, Botanique, Bruxelles


Carte blanche DANIEL PEREZ HAJDU : 

Dans le cadre de ses concerts-rencontres, panorama de la création électroacoustique belge, la FeBeME a donné une carte blanche à deux compositeurs représentatifs de générations, de styles et de cultures musicales différentes.
Ce mercredi 27, Daniel Perez Hajdu, jeune compositeur enseignant au Conservatoire de Mons, présentera un aperçu du travail des compositeurs belges du courant acousmatique.

Daniel Perez Hajdu – Abstraire – 10’53
Stephan Dunkelman – Metharcana – 9’05
Jean-Louis Poliart – Passage – 7’30
Sophie Delafontaine – Respire marche pars va-t-en – 10’02
Nicolas Nuyens – Petite clairière du là – 7’38
Loup Mormont – Belle inconnue – 8’07

 

PROGRAMME

Daniel Perez Hajdu – Abstraire 
(2014, stéréo, 10’53)
Partant d’un matériau sonore complexe, en dégager des lignes de forces, des fonctionnements présents en lui et sur lesquels il s’agira de construire.
De ce concret particulier, abstraire donc le général, le signifiant.
Ces comportements et caractères susceptibles de servir de base pour une écriture et un discours.
Dans le cas particulier de cette pièce, le fonctionnement de base est la rotation. C’est le premier niveau d’abstraction, celui qui unifie et justifie toute présence, le point de départ.
Ensuite, la rotation elle-même est à son tour l’objet d’abstractions de divers types. C’est le deuxième niveau. Ainsi, c’est tantôt une abstraction que nous qualifierons de primitive, magique, ou poétique qui vient induire une musicalité métaphorique, portée par une certaine idée du rituel. Tantôt encore ce sont certains critères perceptifs et constitutifs d’un mouvement de rotation qui, ayant été isolés, sont transposés et appliqués à une écriture musicale et du support, et cela, encore une fois, selon différents degrés et types d’abstraction (image, rythme, montage).
Le troisième niveau d’abstraction est finalement celui qui organise l’évolution du degré ou type d’abstraction tout au long de la pièce, lui donnant ainsi sa forme abstraite. Cette évolution se fait alors par épisodes successifs, partant donc de l’abstraction magique vitale qui ancre une certaine relation de l’humain au monde, pour arriver progressivement et finalement à l’abstraction formelle du matériau lui-même, ancrant toujours cette même relation de l’humain au monde, mais d’une toute autre façon.
Abstraire a été composée avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Administration générale de la Culture, Service de la Musique. 

Stephan Dunkelman – Metharcana 
(1998, octophonie, 9’05)
Metharcana a été construite à partir de matières destinées à un spectacle chorégraphique. Partant de l’idée que ce type de création joue avec le temps dans un espace, il m’a semblé intéressant de paradoxaliser les cheminements entre danse et musique en jouant avec l’espace dans un temps déterminé par la structure chorégraphique. C’est ce rapport que j’ai tenté de transposer à cette musique de concert; mettre en présence deux univers sonores à priori mal assortis et faire en sorte qu’une mise en scène faite d’analogies morpho-dynamiques rende cette relation possible et suggère une autre écoute: celle d’une voix délaissée, aconcrète. 

Jean-Louis Poliart – Passage 
(juin 2014-octobre 2014, stéréo, 7’25)
pièce électroacoustique à programme
(création au festival LOOP7 le 13 décembre 2014 sous le titre « Là »)
De la dispersion chaotique à la cohésion, chemin de vie durant lequel, après maintes résistances, la prise de conscience de comportements transgénérationnels conduit à sa personnalité authentique.
Dès le début, une figure rythmique (d’abord en boucle) représente les stratégies anciennes inconscientes dont on se libère peu à peu. Ce motif revient à la manière d’un refrain qui peu à peu s’estompe. D’autre part, des répétitions chaotiques de profils et de timbres marquent l’ancrage puissant de ces comportements et des résistances à leur abandon.
Des masses calmes de plus en plus longues, lisses, fines et pures terminent la pièce dans un rythme très lent figurant l’aboutissement serein d’une démarche vitale.
Cette œuvre a été écrite avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Administration générale de la Culture, Service de la Musique.

Sophie Delafontaine – Respire marche pars va-t-en 
(2013, stéréo, 10’02)
Cet échantillon d’un poème de Blaise Cendrars correspond bien à ce que j’ai voulu faire de ma pièce. Le départ de ma réflexion part de notre respiration et de ce qu’elle représente: la vie, le mouvement, un balancement. Ce balancement est présent partout autour de nous: dans les heures qui passent, le temps qui coule, nos états d’âmes qui changent, ou plus concrètement dans notre marche qui avance. Est-il aussi présent dans notre fuite?
J’espère qu’il est tout aussi présent dans ma pièce, car l’idée du balancement est restée présente dans ma tête durant tout le processus de création de la pièce, de la prise de son, au mixage. 

Nicolas Nuyens – Petite clairière du là 
(2015, stéréo, 7’38)
Poésie acousmatique dont la matière est issue de l’enregistrement de petits objets en apparence insignifiants et sans valeur. Enfants nous collectionnions dans des boites secrètes, des petites choses qui devenaient à nos yeux uniques et porteuse de sens. Le plus beau petit tube en carton peint du monde, le sifflet jaune le plus joli de la planète, des graines de pastèques destinées à constituer le plus précieux collier de perles de l’univers. Tout cela était notre trésor de pirate de pacotille. Pour l’heure ces babioles se sont organisées en objets sonores évocateurs d’images abstraites et de faux souvenirs. Obstiné ou versatile, gai ou triste, grave ou inconséquent, dans le passé ou le présent, nous passons d’un état à l’autre; nous oscillons sans cesse. 

Loup Mormont – Belle inconnue 
(2009, stéréo, 8’07)
Cette pièce a été composée dans le cadre des cours de composition d’Annette Vande Gorne. Gentille ballade entre les joies de l’horizontalité et les plaisirs articulatoires, cette pièce est également un travail sur les timbres/textures et les opérations de démasquage qui les révèlent. On y retrouve aussi quelques naïvetés harmoniques, peut-être aussi un attrait pour l’impureté.

Bio Daniel Perez Hajdu
Bio Stephan Dunkelman
Bio Jean-Louis Poliart
Bio Sophie Delafontaine
Bio Nicolas Nuyens
Bio Loup Mormont

 

Organisé par FeBeME-BeFeM, ARTeM et La Semaine du Son, avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles.