Joris De Laet

Biographie

Le compositeur anversois Joris De Laet (1947) était loin de partager le scepticisme de Godfried-Willem Raes à l’égard des sons électroniques lorsqu’il a fondé le Studio voor Experimentele Muziek, ou SEM en abrégé, en 1973, dans un château à Wilrijk. Des cours, des récitals et des concerts sont organisés et l’ensemble SEM se spécialise dans le répertoire combinant les instruments acoustiques et l’électronique. L’une des caractéristiques de SEM était son attitude très ouverte à l’égard de toutes les personnes intéressées qui souhaitaient connaître ou s’immerger dans le monde des sons électriques. Cette façon de travailler était très différente de l’image des petits cercles fermés de spécialistes évoquée par les premiers studios pionniers.

Au bout d’un certain temps, ils ont même publié un magazine, mis en place un service d’emprunt de bandes sonores et animé des émissions SEM sur la musique expérimentale à la Radio Centraal d’Anvers. La production de musique électronique utilisait l’équipement du studio privé de De Laet, qui est aujourd’hui encore mis à la disposition des compositeurs intéressés, soit sous sa forme matérielle d’origine, soit sous la forme d’une reproduction logicielle développée par l’artiste lui-même.

C’est là que le jeune Serge Verstockt, par exemple, a été initié à l’équipement électronique avant de s’immerger dans le nouveau médium à l’Institut néerlandais de sonologie et de devenir l’un des principaux interprètes de musique électronique en direct avec son ensemble Champ d’Action. Ce collectif anversois d’interprètes, de compositeurs et de techniciens du son – tout comme l’ensemble Ictus basé à Bruxelles – compte toujours parmi les meilleurs de Flandre en ce qui concerne l’utilisation du médium électronique.

En 1987, SEM a déménagé de Wilrijk à Kontich. C’est là, dans un hangar semi-circulaire nouvellement construit, qu’un nouveau studio a été aménagé et baptisé AVhangART, un acronyme dérivé d’Audio Visual ART (prononcé comme Avant-Gard(e)). À partir de ce moment, l’accent est mis sur les projets artistiques multidisciplinaires. La combinaison de la musique électronique et de la vidéo est centrale, mais le groupe collabore également avec des artistes plasticiens.

Au début des années 1980, le Conservatoire royal d’Anvers a entamé une collaboration avec SEM. L’école a intégré le cours de techniques de musique électronique (SEM) de De Laet, très étudiable et essentialiste, dans le programme d’études, et De Laet lui-même y est devenu conférencier. Le contexte du SEM s’est avéré particulièrement fructueux pour la production de musique sur bande au cours des trois dernières décennies.

Alors qu’ailleurs, l’accent était souvent mis sur l’utilisation de l’électronique en direct et l’expérimentation de nouvelles interfaces, et que la musique sur bande pure était par conséquent quelque peu reléguée à l’arrière-plan, des compositeurs liés à SEM tels que De Laet et ses anciens élèves Paul Adriaenssens (1952) et Dirk Veulemans (1956) continuent à composer pour la bande jusqu’à ce jour.
Alors que l’IPEM jouait encore un rôle de pionnier dans le développement du studio électronique classique, SEM était clairement ancré dans le dernier quart du vingtième siècle. En effet, il s’agit d’une période où les frontières entre les disciplines artistiques et entre la musique d’art et les genres plus populaires s’estompent.

Compositions interprétées lors d’un concert FeBEM (depuis début 2019):

Plus d’info

• électrodoc
• électroprésence